Shrinkflation, skimpflation et défis d’accessibilité dans le système alimentaire
Rapport final au Bureau de la consommation
Novembre 2023 – Mars 2025Auteur/Organisation : Réseau pour une alimentation durable
Date de publication : 20 octobre 2025
Montréal, QC – 20 octobre 2025 – Réseau pour une alimentation durable a publié aujourd’hui « La “shrinkflation”, la ”skimpflation” et les défis du système alimentaire en termes de prix et d’accessibilité», un rapport complet qui examine les questions de protection des consommateurs et l’accessibilité financière des aliments à travers le Canada. Le rapport, financé par le Bureau de la consommation, est disponible en anglais et en français.
Ce projet, de 16 mois, a mobilisé plus de 1000 Canadiens à travers des webinaires, des consultations, et une réunion nationale, afin de comprendre comment la shrinkflation et la skimpflation – pratiques employées par les entreprises à réduire la taille des produits ou la qualité des ingrédients, tout en maintenant les prix – affectent les consommateurs et reflètent les défis plus larges du système alimentaire.
« Notre engagement a révélé que les Canadiens sont directement confrontés par ces pratiques trompeuses en matière de prix, mais qu’ils ne disposent souvent pas des outils nécessaires pour les identifier ou y répondre efficacement », a déclaré Marissa Alexander, codirectrice générale de Réseau pour une alimentation durable. « Cependant, les participants nous ont systématiquement fait part de leur volonté de comprendre et de s’attaquer aux causes profondes, et pas seulement aux symptômes. »
Le rapport identifie trois piliers interdépendants pour lutter contre le coût élevé des denrées alimentaires : lutter contre la pauvreté grâce à des aides au revenu globales, mettre en place une surveillance du marché pour lutter contre la concentration des entreprises, et investir dans des approches holistiques du système alimentaire, notamment : les coopératives, les initiatives indigènes en matière de souveraineté alimentaire, et les épiceries solidaires.
Voici les conclusions principales :
- Forte demande du public en faveur d’exigences et de réglementations précises en matière d’étiquetage, afin de lutter contre les pratiques anti-consommateurs.
- Les modèles de distribution alimentaire contrôlés par la communauté offrent des alternatives viables qui donnent la priorité aux besoins des consommateurs.
- La concentration du marché crée des conditions propices à la persistance de pratiques tarifaires trompeuses.
« La crise de l’accessibilité alimentaire au Canada nécessite plus que l’arrivée de nouveaux détaillants », a déclaré Alexander. « Nos travaux montrent que des solutions existent déjà dans certaines communautés à travers le pays, mais elles ont besoin du soutien du gouvernement, qui doit reconnaître que l’insécurité alimentaire est une défaillance du marché. Et on ne peut pas résoudre une défaillance du marché en renforçant le marché. »
Le rapport formule des recommandations à l’intention du gouvernement, notamment l’adoption de codes de conduite obligatoires pour les épiceries, le renforcement de la réglementation en matière d’étiquetage pour lutter contre la « shrinkflation » et la « skimpflation », la mise en place de programmes complets de soutien au revenu, et l’investissement dans des alternatives communautaires à la distribution alimentaire.
Le Réseau pour une alimentation durable a accueilli 240 participants lors de son rassemblement national de novembre 2024, à Montréal, le premier rassemblement en personne de l’organisation depuis 2018. L’événement a réuni des leaders autochtones de la souveraineté alimentaire, des organisateurs noirs de la justice alimentaire, des pionniers des coopératives, des défenseurs des politiques, et des chercheurs.